Routes
Déviation de Sarlat : la chaussée refaite à neuf avec un procédé innovant à base de fibre de verre
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Mise en service en juillet 2009, la déviation de Sarlat, longue de 3,3 km entre le giratoire « Bonnefond » et le giratoire des « Noix », sur laquelle circulent 7.000 véhicules par jour en moyenne annuelle, nécessitait une réfection de sa chaussée. La couche de roulement (28.000m2) présente, en effet, une fissuration importante, sans déformation de la structure de chaussée.
Habituellement, sur ce type de chantier, le renouvellement de la couche de roulement consiste à réaliser un rabotage sur une profondeur d’environ 12 cm, avec ensuite la mise en œuvre d’une grave bitume (couche de base) sur une hauteur 8 cm, suivie par la mise en œuvre de la couche de roulement en enrobé bitumineux sur 4 cm.
Du bitume armé routier
Pour la déviation de Sarlat, le Conseil départemental de la Dordogne a souhaité mettre en œuvre une autre technique présentant plusieurs avantages : elle permet une intervention sur une hauteur moindre, en remplaçant la mise en œuvre de la couche de base (8cm) par la mise en œuvre d’une couche d’accrochage anti-remontée de fissures composée de fils de verre et d’émulsion de bitume avant la pose du revêtement. En effet, par ses caractéristiques, en étant positionné entre la couche de base et la couche de surface, le bitume armé routier s’interpose et ralentit la remontée de fissures.
Les travaux se déclinent en plusieurs phases : le rabotage de 4 cm de l’enrobé bitumineux en place (couche de roulement), suivi de la mise en œuvre du Bitume Armé Routier (BAR), procédé d’interposition de fibres de verre entre deux couches de liant, puis de la mise en œuvre de la couche de roulement sur 4 cm. Cette technique limitera dans le temps la remontée des fissures et permettra de pérenniser la couche de roulement dans des conditions similaires aux techniques de base.
Le Département a fait le choix de cette technique innovante en raison d’un retour d’expérience positif : il a déjà réalisé des travaux de même nature sur la route départementale 704 à la sortie de Montignac, en direction de Sarlat sur environ 2 km avec ce procédé à l’été 2016.
Cette technique de bitume armé routier ne peut être retenue que si la structure de la chaussée ne présente pas de déformation. Il faut savoir que les eaux de pluie restent l’ennemi principal de la route car en pénétrant par les fissures, elles dégradent la structure de chaussée. Le corps de chaussée de la déviation de Sarlat permet cette intervention.
Des matériaux récyclés
Le Département a également fait le choix de cette technique car elle répond à ses objectifs d’excellence environnementale : le bitume armé routier permet l’association de techniques réduisant les émissions de CO2. Il est, en effet, composé de matériaux réutilisables et il est 100% recyclable en fin de vie. Il s’intègre ainsi dans le processus de revalorisation des agrégats d’enrobés.
Les agrégats d'enrobés sont des matériaux bitumineux obtenus suite à la déconstruction ou au fraisage des chaussées bitumineuses. Ils sont composés de liant bitumineux, de granulats et de sable. Ils sont réintroduits dans la composition des nouveaux enrobés bitumineux dans un pourcentage variable en fonction des caractéristiques des centrales à enrobés et des chantiers.
Les travaux ont été confiés à l’entreprise EUROVIA ainsi qu’à l’entreprise BAR, sous-traitante pour la partie mise en œuvre de fibres de verre dont elle est spécialisée et qui est basée dans la Drôme. Le coût des travaux de reprise de cette section est de 370 000€. Le chantier doit durer six jours, en alternat de chaussée.
Le Département agit pour l’amélioration de son réseau routier
Parallèlement à ce chantier, dans le cadre de son programme d’amélioration du réseau routier, le Département procède au renouvellement de la chaussée de la RD47, à partir du giratoire de « Bonnefond », itinéraire les Eyzies – Sarlat, sur 2 km. Cette opération est réalisée en deux temps. Une première phase de travaux a eu lieu du 22 au 29 avril par le retraitement en place de la chaussée (réutilisation des matériaux déjà présents dans la chaussée à retraiter pour recréer à partir de ceux-ci une nouvelle route, régénérée sur place par un atelier routier spécifique) puis, après le murissement de celle-ci, interviendra la mise en place de l’enrobé bitumineux sur 6 cm d’épaisseur, début juin.
La durée minimale du mûrissement au regard des conditions météorologiques est dans le cas d’espèce d’environ 1,5 mois. Le montant de cette autre opération est de 300.000€. Ces travaux sont réalisés par l’entreprise EUROVIA.