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Culture

Un chantier de fouilles préventives exceptionnel à Marsac-sur-l'Isle

Depuis la fin du mois d’avril et jusqu’au début du mois d’août, le service d’archéologie du Département mène des opérations d’archéologie préventive pour le compte du Grand Périgueux sur un terrain de la zone de Péri-Ouest à Marsac-sur-l'Isle.

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Quinze archéologues du service de l’archéologie du Département procèdent actuellement à des opérations d’archéologie préventive  dans le cadre de l’extension de la zone d’activités de Péri-Ouest pilotée par la Communauté d’agglomération du Grand Périgueux à Marsac-sur-L’Isle, sur un site de près de 11.000m2 situé à quelques encablures du centre commercial.

Ces fouilles préventives font suite à une première intervention de diagnostic archéologique conduite en 2021, qui avait permis de mettre au jour plusieurs indices d’occupation. La fouille permettra de mieux comprendre l’organisation de cet établissement rural gaulois (architecture, activités domestiques, agro-pastorales, artisanales). Il s’agira également de caractériser les autres occupations identifiées sur le site de manière plus clairsemée, et datées de la Préhistoire et du Moyen-Âge.

Ces découvertes et l’intérêt scientifique qu’elles présentent pour la connaissance des peuplements pré- et protohistoriques dans la vallée de l’Isle a conduit le Service régional de l’archéologie de la DRAC Nouvelle-Aquitaine à prescrire une fouille archéologique préventive, qui est actuellement réalisée pour le compte du Grand Périgueux, maître d’ouvrage du projet.

Des indices datant de la Préhistoire

Plusieurs indices d’occupations différentes ont été reconnus. Ils datent de la Préhistoire, de la fin de la période gauloise et du Moyen-Âge. Une occupation du Paléolithique récent, Aurignacien (41 000 – 31 000 avant notre ère) se caractérise par un petit amas de taille de silex contenant quelques outils.

Un foyer ovalaire assez bien conservé, la présence d’une armature tranchante et d’un fragment de poterie à bossettes, marquent une occupation du début du Néolithique final (2500-2100 avant notre ère).

Au nord-ouest de la prescription, un peu plus d’une cinquantaine de vestiges architecturaux ont été mis au jour (trous de poteau, fosses, fossés), et certains montrent des alignements suggérant la présence de bâtiments. Le mobilier associé, céramique, éléments de construction, restes de faune, est daté du Second âge du fer (La Tène finale, 450-25 avant notre ère). La répartition de l’ensemble permet d’envisager une occupation complexe alliant zone d’habitation et zone de stockage, le tout ceinturé par un système de fossés.

 

Des fouilles ouvertes au public

Le caractère exceptionnel de ces opérations d’archéologie préventive a conduit le Département à ouvrir le chantier de fouilles au grand public au mois de juin. La mise en œuvre d’un chantier de fouille est, en effet, une occasion unique pour le public de découvrir l’archéologie en train de se faire, de prendre connaissance des méthodes d’investigation mises en œuvre par les équipes d’archéologues et de voir les vestiges au moment de leur sortie du sol.

Ces visites gratuites d’environ 1h comprennent un temps d’accueil, une présentation de l’archéologie, une visite du chantier de fouille, des rencontres avec les archéologues disponibles et une découverte des vestiges au fur et à mesure de leur mise au jour.

Elles s’effectuent sur réservation pour les groupes constitués et scolaires.

Quant au grand public, il pourra venir découvrir le chantier sans réservation à l’occasion des Journées européennes de l’archéologie le 17 juin de 10h00 à 17h. Renseignements au 05 53 02 03 40.

 

La fouille préventive a pour objectif d’étudier un site archéologique de manière exhaustive, en recueillant le plus finement possible les informations archéologiques et d’en faire l’analyse et l’interprétation pour en assurer la compréhension et la diffusion. Elle permet d’enregistrer toutes les composantes du site archéologique avant sa destruction par les travaux d’aménagement. Elle peut être confiée à des services et établissements publics, mais également à des sociétés privées d’archéologie, qui proposent un projet scientifique de fouille conforme au cahier des charges de la DRAC. La fouille se décompose en deux étapes, une première étape sur le terrain, et une seconde étape d’étude s’achevant par la remise du rapport final d’opération.