A l’issue d’une négociation qui aura duré plus de six mois, le gouvernement vient d’annoncer un coup de pouce financier de l’Etat pour la seconde phase de déploiement de la fibre en Dordogne. Initialement prévue à 28 millions d’euros, la participation de l’Etat s’élèvera finalement à 45 millions d’euros. Une somme qui répond à la sollicitation formulée par le Conseil départemental et Périgord numérique, en témoigne un courrier adressé à Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques, en date du 29 décembre 2020.

Permettre à chaque Périgourdin, où qu’il habite, d’avoir accès au très haut débit, telle est l’ambition du Conseil départemental de la Dordogne à travers le chantier du déploiement de la fibre optique, dont la seconde phase débute cette année. Au terme de 480 millions d’euros de travaux, 228.000 locaux seront connectés à la fibre optique en 2025 grâce à un réseau 100% public, 100% fibre couvrant 100% du territoire.

Le choix de construire un réseau 100% public marque la volonté du Département, à la fois de remplir son rôle d’aménageur du territoire au service de chaque habitant, et de se substituer aux opérateurs privés qui se détournent des zones rurales, faute de rentabilité immédiate.

La montée en débit : un choix de raison

Pour mener à bien ce chantier comparable au déploiement de l’électricité ou de l’eau courante en Dordogne, le Département s’appuie sur le Syndicat mixte ouvert (SMO) Périgord Numérique, dans lequel on retrouve également la Région Nouvelle-Aquitaine et les intercommunalités.

Le réseau public de fibre optique sera construit en deux phases distinctes de travaux, dont la première, débutée en 2018, s’achève cette année. D’un montant de 174 millions d’euros, elle répond aux particularités du territoire particulièrement étendu (3^e département de France), et à ses besoins.

C’est la raison pour laquelle a été fait le choix du mix technologique avec, en amont de la construction du réseau de fibre optique, l’amélioration des débits sur le réseau ADSL avec la montée en débit. Concrètement, la montée en débit consiste à fibrer les nœuds de raccordement optique (NRO) des centre-bourgs à partir desquels internet arrive dans chaque foyer périgourdin.

Au total, 425 opérations de montée en débit (la moitié par Orange, l’autre par Périgord numérique) ont été menées pour un montant de 31 millions d’euros de travaux. Grâce à elles, les besoins courants de l’ensemble des Périgourdins ont été couverts. Lors du premier confinement, ils ont, par exemple, pu mettre en œuvre le télétravail ou des visioconférences avec un très bon niveau de débit.

En parallèle de la montée en débit, un vaste réseau de fibre optique a commencé à être déployé sur la Dordogne : la phase 1, qui représente à elle seule 560 km de tranchées et 197 SRO (armoires de sous répartition optiques) à poser. D’une ampleur sans commune mesure puisqu’il touche l’ensemble du territoire départemental, ce chantier ne souffre d’aucun retard.

Une accélération en 2021

Cette année, la production de prises de fibre optique en Dordogne monte en puissance. 2021 va en effet voir l’achèvement de la phase 1 et le lancement de la phase 2, qui débute avec un an d’avance sur le calendrier initial. Le montant des travaux de la phase 2, dont les marchés ont été attribués par Périgord numérique le 26 novembre dernier, s’élève à 305,7 millions d’euros. Ce budget est bouclé depuis 2019.

Périgord Numérique a fait le choix d’enfouir au maximum les réseaux fibre pour les sécuriser. Cela l’a conduit à solliciter l’Etat en vue d’obtenir une rallonge de 20 millions d’euros supplémentaires à l’enveloppe de 28 millions d’euros initialement prévue.

Les bons échanges entre Périgord Numérique et le ministère de la Transition numérique et des communications électroniques ont permis de trouver un accord sur la somme de 45 millions d’euros, ce qui portera la participation totale de l’Etat au déploiement de la fibre en Dordogne à 105 millions d’euros, sur un total de 480 millions d’euros. De son côté, la Région Nouvelle-Aquitaine portera son effort à 70 millions d’euros.