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Culture

Le Département rend hommage à Joséphine Baker

Le Centre départemental de la communication à Périgueux est devenu officiellement le Centre départemental Joséphine Baker mardi 9 novembre à l'occasion d'une cérémonie dénominative qui s'est déroulée en présence de trois de ses enfants issus de sa tribu arc-en-ciel : Brian, Mara et Akio. Une oeuvre de l'artiste José Correa retraçant les vies de l'icône est visible sur la façade du bâtiment.

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Première icône noire, prochainement panthéonisée, Joséphine Baker était une femme qui aura fait de l’engagement la colonne vertébrale de sa vie. Artiste, résistante, combattante, Joséphine Baker incarnait à la fois le talent artistique, l’émancipation féminine, l’esprit de résistance et le bonheur d’être française.

C'est ce qui a conduit le Conseil départemental de la Dordogne à voter à l'unanimité une délibération pour donner le nom "Centre départemental Joséphine Baker" au Centre départemental de la communication à Périgueux, le 2 octobre 2020.

La situation sanitaire et ses conséquences n'avaient pas permis d'organiser plus tôt cette cérémonie dénominative, qui s'est déroulée mardi 9 novembre en présence de trois des enfants de Joséphine Baker, qui formaient sa tribu arc-en-ciel : Brian, Mara et Akio.

Une femme à la vie marquée par l'engagement

Née MacDonald à Saint-Louis aux Etats-Unis, Josphine Baker a connu la gloire en France et dans le monde sous le patroyme de son deuxième époux. Elle avait fait de la France et de la Dordogne sa patrie. Elle fut d'ailleurs naturalisée française à la veille du second conflit mondial et a passé une partie de sa vie au château des Milandes à Castelnaud-La-Chapelle où elle fit grandir sa tribu arc-en-ciel, composée d'une douzaine d'enfants, aux côtés de son époux Joe Bouillon.

Jusqu'à sa disparition en 1975, Joséphine aura vécu mille et une vies, toutes marquées par l'engagement. Ce sera le cas comme artiste accomplie qui sut s'affranchir des conventions sociales frappant les femmes à cette époque, tournant en ridicule les stéréotypes racistes liés au colonialisme.

Hostile à l'idéologie nazie, raciste et antisémite, c'est tout naturellement que Joséphine Baker s'engagea dans la Résistance, devenant notamment un agent du service de contre-espionnage de "La France Libre".

Sa volonté d'agir se traduisit par la suite par son engagement en faveur des droits civiques aux Etats-Unis, son pays d'origine. Elle participa d'ailleurs en 1963 à la Marche de Washington pendant laquelle elle fut la seule femme à prendre la parole, avant de la donner à Martin Luther King qui prononça son mémorable discours, marqué par cette expression passée à la postérité "I have a dream".

Autant d'engagements, autant de vies et de visages que les Périgourdins peuvent désormais admirer sur la façade du bâtiment départemental qui porte son nom, grâce au talent de l'artiste José Corréa.